Je te vois dans ta maison à étage, en périphérie de notre ville. En plein hiver. En plein confinement. Aujourd’hui, tu es arrivée avant 17 heures, avec quelques courses dans un sac qui semblait bien lourd.
Depuis mon bureau, sous la luminosité de cet après-midi finissant, je te regarde rentrer chez toi. Tu jettes un œil dans ta boîte aux lettres, pousses ta porte de l’épaule, et la refermes sans prendre la peine de regarder derrière toi. Tu sembles pressée !
Parfois, tu ressors quelques minutes après ton arrivée pour vaquer dans ton jardin, souvent vêtue de leggings et d’un ample chandail de laine claire.
J’aime alors te suivre dans tes activités de jardinière fleuriste. Détailler ton allure, tes gestes, m’imprégner de chacun de tes mouvements. Je prends plaisir à t’observer et je reconnais secrètement que tu es une jolie femme à la silhouette pleine et aux formes tentantes.
Comme sans le vouloir, je m’amuse à mémoriser tes routines, pour briser la monotonie de mes fins de journée.
Ce 22 février, quelques minutes après que tu sois rentrée, je t’ai vue allumer une chandelle. Par la fenêtre de ton salon, grâce au coin du rideau qui n’est que partiellement tiré, je te vois t’installer sur ton sofa, t’allonger en reposant ta tête et tes pieds nus sur chacun des bras.